En 2000, à Casablanca, un homme victime d'un AVC est alité dans une chambre. Dépendant des autres pour le moindre geste, il est aidé dans son quotidien de deux hommes qu'il surnomme les jumeaux. Confronté à l'immobilité, il se replonge dans ses souvenirs. Nous voilà en 1986 à Paris, l'homme a une trentaine d'années, il est peintre. Jusqu'alors, il se consacrait essentiellement à son travail et profitait de son charisme pour aligner les conquêtes. Mais cette année là, il rencontre sa future femme, une jeune fille de 10 ans sa cadette. Très rapidement, le couple s'installe dans une petite maison parisienne et vit ses deux plus belles années. Deux enfants et quelques années plus tard, leur relation se dégrade considérablement et c'est une longue descente aux enfers qui commence...
Reposant sur deux parties, le roman de Tahar Ben Jelloun nous offre deux points de vue opposés sur l'histoire d'un couple. L'auteur s'attache, dans un premier temps à nous présenter ce mariage du côté du mari. Au gré des souvenirs du peintre, nous revenons sur les évènements qu'il considère comme majeurs dans leur histoire mais également sur des détails insignifiants du quotidien. Puis, c'est au tour de la femme de proposer sa version des faits. Et si quelques éléments semblent coïncider, nous nous retrouvons, la majeure partie du temps, face à deux interprétations contradictoires. On ne peut s'empêcher de prendre parti pour l'un, de s'enflammer contre l'autre mais l'auteur nous rattrape, nous bouscule, nous fait douter.
Le bonheur conjugal est mon premier coup de coeur de cette rentrée littéraire 2012 (Pour la peine, je vais ressortir ma petite tortue de l'année dernière). Tout y est: la fluidité de l'écriture, l'intelligence de la construction du roman, la simplicité mais la profondeur du sujet traité, évitant la facilité et le manichéisme. Alors sans hésiter, jetez-vous dessus pour éviter les déceptions liées à la profusion de romans qui va nous arriver au cours des deux prochains mois et profitez-en!
Je vais le lire en début de mois prochain, alors je reviendrais lire ta chronique plus tard. Je note juste que c'est un coup de cœur ce qui me ravit. À bientôt
RépondreSupprimerOui, pour l'instant ce livre reste reste mon plus gros coup de coeur de la rentrée littéraire. A suivre...
SupprimerTu as raison, il faut faire du tri dans cette rentrée littéraire et j'apprécie particulièrement les billets coup de coeur.
RépondreSupprimer