mardi 24 janvier 2012

La dernière fois où j'ai eu un corps de Christophe Fourvel (vu par Natalie Lamotte) aux éditions du Chemin de fer




Présentation de l'éditeur:

Le premier camion n'attendait plus que moi, le reste femelle était encoigné sous les bâches. Marco n'était plus Marco au moment de la frontière. Pendant cinq ans j'ai refusé à ma bouche de le dire en albanais ou dans la langue du trottoir. Dans toutes les langues pourries du monde, pendant cinq ans, j'ai pas autorisé ma bouche à dire que Marco m'avait vendue.
La dernière fois où j'ai eu un corps est l'histoire tristement banale d'une jeune albanaise, trahie, vendue, prostituée.
Dans ce texte violent et sans concession, Christophe Fourvel réussit la prouesse de donner la parole à son héroïne, qui nous conte avec ses mots, ses erreurs et ses errances, le quotidien de son arrivée en France, de son inexorable descente en enfer.
C'est dans cette parole retranscrite, ce langage uppercut, entre les mots crus et les approximations poétiques, que la littérature crée ce miracle de pouvoir dénoncer l'horreur du monde en cherchant beauté et bienveillance au fin fond d'une humanité barbare.
De grâce aussi, il est question dans les formes de Natalie Lamotte qui rythme le livre de ses encres rouges hésitant entre la chair et la fleur.

Et j'en pense quoi?

Une petite déception avec La dernière fois où j'ai eu un corps. Le sujet est intéressant, l'histoire d'une jeune fille albanaise au sort dramatique; l'idée ressemble à un pari, réussir à raconter ce destin par la voix de celle qui le vit. Malheureusement, je n'ai pas été touchée par le récit de notre narratrice. Peut-être parce que l'utilisation d'un français approximatif chez cette jeune femme albanaise me donne l'impression d'une infantilisation dérangeante au vu du sujet, peut-être parce que dans mon esprit, ce n'est pas comme cela qu'elle s'exprime. 

Les encres de Nathalie Lamotte sont, quant à elle, totalement dans le thème, oscillants entre poésie et réalité crue.

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