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lundi 28 mai 2012

Tsubaki d'Aki Shimazaki aux éditions Babel



Le poids des secrets, c'est l'histoire d'une famille japonaise construite autour de cinq fins volumes et de trois générations. Aki Shimazaki nous propose à travers chaque tome le point de vue d'un des protagonistes: Monsieur Horibe et Kenji dans le rôle des grands-pères, Mariko et Mme Horibe les grands-mères, Yukio et Yukiko les parents, Tsubaki la petite fille. Sur fond de guerre et de drames (Hiroshima, tremblements de terre), les liens se font et se défont, chacun préserve son histoire, tente de sauver sa peau ou d'éviter aux siens d'avoir de la peine.

Aki Shimazaki nous raconte avec beaucoup de sensibilité et de pudeur les secrets les plus profonds d'une famille japonaise, de ceux qui affectent le destin de plusieurs générations sans qu'il n'en soit jamais rien dit, de ceux que l'on avoue enfin avant qu'il ne soit trop tard, avant de disparaître. Ici, chaque personnage a son importance, son influence et sa propre poésie qu'il distille au cours de ces cinq très jolis tomes. 


samedi 19 mai 2012

Un cri d'amour au centre du monde de Kyoichi Katayama aux éditions du Livre de poche




Sakutaro et Aki se rencontrent au collège, tous deux représentants des élèves, ils apprennent à se connaître et deviennent de plus en plus proche. Très vite, Sakutaro tombe amoureux de la jeune fille. Lorsqu'ils se retrouvent au lycée, ils échangent un premier baiser et se promettent un amour éternel. Mais Aki tombe soudainement malade , elle est atteinte de leucémie et son état se dégrade très rapidement. Quelques semaines plus tard, Sakutaro doit faire ses adieux à la jeune fille qu'il aime. 

C'est le début d'un grand nombre de questionnements pour Sakutaro, que reste t-il après la mort? Est-ce que Dieu existe? Est-ce que l'âme persiste? S'autorisera t-il à rencontrer quelqu'un d'autre? En a t-il le droit? Un cri d'amour au centre du monde n'est pas seulement un roman d'amour, il interroge, avec beaucoup de sensibilité, des sujets universels dont l'un des plus grands tabous de nos sociétés, la mort. Un beau roman à découvrir également en film ou en manga.



vendredi 27 janvier 2012

1Q84 Livre 1 d'Haruki Murakami aux éditions Belfond







Présentation de l'éditeur:

Le passé– tel qu'il était peut-être – fait surgir sur le miroir l'ombre d'un présent – différent de ce qu'il fut ? 

Un événement éditorial sans précédent 

Une oeuvre hypnotique et troublante 
Un roman d'aventures 
Une histoire d'amour 
Deux êtres unis par un pacte secret 

Dans le monde bien réel de 1984 et dans celui dangereusement séduisant de 1Q84 va se nouer le destin de Tengo et d'Aomamé...


Et j'en pense quoi?

Haruki Murakami signe ici le premier volume d'une trilogie intitulée 1Q84. Il y présente ses deux personnages principaux, alternant les chapitres, l'un concernant Aomamé, le suivant Tengo.

Aomamé est une jeune femme approchant la trentaine, exprimant peu ses émotions si ce n'est par la transformation impressionnante de son visage lorsqu'elle se retrouve face à une situation qu'elle a des difficultés à gérer. Pro du pic à glace, elle entretient un rapport particulier avec les hommes qu'elle aime plutôt âgés et plutôt chauves.

Tengo est professeur de mathématiques mais il est également écrivain. Son éditeur l'estime beaucoup mais considère qu'il doit encore progresser afin de percer dans le milieu littéraire. Il lui propose alors un travail un peu particulier, réécrire le roman d'une adolescente mystérieuse.

Au cours des 200 premières pages, j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans le roman qui me paraissait obscur et lent et puis j'ai commencé à vouloir comprendre, connaître la suite, notamment concernant Tengo et la relation qui se met en place avec la jeune romancière dont il réécrit le livre. Murakami distille avec parcimonie des éléments de compréhesion, des éléments qui relient les personnages entre eux mais pour en venir où, la question reste entière à la fin de ce premier tome. Je lirai certainement le deuxième volume mais j'ai besoin d'un peu de temps pour digérer celui-ci.


mardi 24 janvier 2012

Le réfectoire un soir et une piscine sous la pluie de Yoko Ogawa aux éditions Babel




Présentation de l'éditeur:

Quelques temps avant son mariage, une jeune femme rencontre un enfant et son père, qu'elle retrouve un soir plongés dans la contemplation d'un restaurant scolaire. Quand l'homme lui raconte pourquoi l'image d'un réfectoire le soir évoque pour lui le souvenir d'une piscine sous la pluie, la mélancolie s'installe tel un lien dont elle ne pourra plus se défaire...

Une jeune femme apprend la mort d'un camarade. Elle le connaissait peu mais cet accident la trouble plus qu'elle ne l'aurait imaginé. Dans l'ambiance étrange de la cérémonie funèbre, elle rencontre quelqu'un qui va faire basculer son quotidien.

Avec finesse et subtilité, Yoko Ogawa effleure l'inconscient de personnages vivant des instants précieux, comme hors du temps, qui bouleversent leur existence. Attirés par l'autre, ils partent à la découverte des mystères de l'amour et de la mort aussi sereinement qu'ils se servent une tasse de thé.

Et j'en pense quoi?

Vous aviez pu constater mon enthousiasme à la lecture de mon précédent billet sur Yoko Ogawa et son livre L'annulaire. C'est donc pleine d'espoir mais également d'appréhension que j'ai entamé la lecture de ces deux nouvelles Le réfectoire un soir d'été et une piscine sous la pluie et Un thé qui ne refroidit pas. Peut-être que les conditions n'étaient pas réunies (wagon de train intercités envahi par un groupe d'adolescents italiens... et je peux dire que le jeune italien est particulièrement bruyant...) mais j'ai beaucoup moins accroché avec Le réfectoire un soir d'été et une piscine sous la pluie, je me suis sentie très éloignée du sujet dont vous avez un petit résumé plus haut et sur lequel je ne m'attarderai pas.

J'ai poursuivi la lecture de ce livre avec Un thé qui ne refroidit pas dans un autre train (vive la SNCF) beaucoup plus calme et j'ai savouré ce moment. Yoko Ogawa décrit avec finesse et pudeur l'intimité de ses personnages. Cette nouvelle est empreinte de délicatesse et de mystères tout comme l'est L'annulaire. La fin de l'histoire amène son nombre d'interrogations et laisse notre imagination prendre le relais... J'adore!


L'annulaire de Yoko Ogawa aux éditions Babel




Présentation de l'éditeur:

Dans un ancien foyer de jeunes filles transformé en laboratoire, M. Deshimaru, taxidermiste du souvenir, prépare et surveille des "spécimens", tandis que la narratrice de ce récit, assistante et réceptionniste, accueille les clients venus confier au mystérieux spécialiste d'insolites bribes de leur histoire: des ossements d'oiseau, quelques champignons microscopiques, une mélodie, une cicatrice...

Amputée d'une infime partie d'elle-même depuis un accident du travail, la jeune assistante tombe peu à peu sous le charme du maître de ce lieu de mémoire malsain et fascinant.


Et j'en pense quoi?

Comment ai-je pu passer à côté de Yoko Ogawa pendant autant d'années... Je venais de recevoir le texto d'une amie qui me disait qu'elle allait être en retard à notre rendez-vous. Je remarquais, consternée, que je n'avais pas de livre dans mon sac, puis soulagée, qu'il y avait une librairie devant moi. Je fonçais au rayon poche et scrutais les tables à la recherche de l'inconnu. Je tombais sur ce livre, sur lequel était accroché un petit mot incitant fortement à la consommation. Le soir même, je ne ressortais pas indemne de cette lecture.

L'histoire se déroule au Japon au sein d'un laboratoire un peu particulier puisque celui-ci a pour but de recueillir des spécimens (laissons planer le mystère) et de les conserver. Notre narratrice, ancienne ouvrière dans une usine de fabrication de limonade (j'adore) arrive en ces lieux par l'intermédiaire d'une petite affichette apposé sur un mur proposant un emploi. Une fois passé les formalités de l'entretien, elle intègre le laboratoire en tant qu'assistante.
Entremêlant l'imaginaire et la thématique du souvenir , c'est toute une atmosphère qui se dégage de ce livre. Yoko Ogawa distille admirablement angoisse, rêve et poésie tout au long de ce livre.

En refermant ce livre, j'ai eu deux réactions quasi-immédiates:

1° Wouaou!
2° Encore! Si bien que j'ai commandé deux autres livres de l'auteur...