samedi 28 janvier 2012

Sukkwan island de David Vann aux éditions Gallmeister


Jim a connu de nombreux échecs dans sa vie, divorcé et séparé à plusieurs reprises, il connait peu ses enfants et notamment Roy, son fils de 13 ans. Afin de prendre un nouveau départ et malgré les réticences de son ex-femme, il décide d'aller s'installer, avec son fils, sur une île inhabitée pendant un an. Munis de quelques caisses de nourriture, d'une radio et du matériel de survie indispensable, père et fils débarquent sur Sukkwan island. Ils s'installent dans la cabane que Jim y a acheté et se rendent vite compte que tout ne sera pas aussi simple que ce qu'ils avaient imaginé. L'hiver s'annonce long et rude, chacun s'attelle à sa tâche, couper du bois pour se chauffer, pêcher et chasser pour faire des réserves de nourriture. Mais ce qui était censé rapprocher père et fils ne fait que les séparer un peu plus. Jim est rattrapé par ses vieux démons et se confie avec brutalité et égoïsme à Roy. Le jeune garçon supporte difficilement cette situation et l'ambiance devient de plus en plus pesante sur l'île. Leurs conditions de vie tout comme leur relation se détériorent jusqu'au drame...

Deux romans, deux îles désertes en Alaska, il semblerait que le thème soit cher à l'auteur. Il est vrai que les grands espaces isolés où la nature règne encore en maître est propice à l'observation, à l'étude des comportements humains jusque dans leurs moindres instincts primitifs. Et l'on peut dire que David Vann est maître dans l'art de disséquer les actes et les pensées de ses personnages. Il parvient, sans difficulté, à installer une atmosphère lourde et malsaine aussi bien dans la cabane de Jim et Roy que sur notre canapé. Sur un rythme lent mais parfaitement maîtrisé, chaque élément trouve sa place et nous entraîne au coeur d'un Alaska à la fois somptueux et dangereux.
Désolations, le second roman de l'auteur, fut sûrement un de mes plus gros coup de coeur de l'année 2011 et Sukkwan island ne parviendra malheureusement pas à le rattraper. C'est un roman fort, sans conteste marquant, qui aura su créer chez moi de nombreuses émotions mais l'effet de découverte était sûrement un peu estompé. J'ai l'impression que les lecteurs ayant commencé par Sukkwan island ont eu un énorme coup de coeur pour ce roman et que ceux qui, comme moi, ont découvert l'écriture de David Vann par Désolations  en sont sortis bluffés. Une chose est sûre, j'attends son troisième roman avec impatience...



4 commentaires:

  1. Comme toi, j'ai commencé par Désolations, et j'ai été déçue par Sukkwan Island. C'est surtout que je n'ai pas upporté l'aspect "gore" de la 2è partie : c'etait trop pour moi! Mais je suis devenue une fan de David Vann!

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  2. J'ai aussi trouvé que Désolations était plus fin psychologiquement que Sukkwan island. On en reparle pour son troisième roman, tu crois que ça se passera aussi sur une île?

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  3. Je n'avais pas du tout aimé son premier, je dois recevoir ce livre en livre voyageur, s'il me déçoit, au moins je n'aurai pas fait un trou dans mon budget ! :P

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  4. Désolations traite beaucoup plus des relations entre les différents personnages, entre mari et femme, entre frère et soeur, ce qui le rend vraiment intéressant. J'espère qu'il te plaira.

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