mardi 24 janvier 2012

Zombi de Joyce Carol Oates aux éditions Stock




Présentation de l'éditeur:

Il pose bien un peu problème à son professeur de père, et à sa mère - qui l'adore - mais ni l'un ni l'autre ne croient une seconde à l'accusation d'agression sexuelle sur un mineur dont il est l'objet.
Il est un cas pour le psychiatre-expert auprès des tribunaux chargés de le suivre, qui se sent néanmoins encouragé par la nature toujours plus positive de ses rêves et sa franchise à en discuter.
Il est le plus exquis et le plus attentif des garçons pour sa riche grand-mère de moins en moins capable de lui refuser quoi que ce soit.
Il est le plus vrai et le plus abominablement terrifiant des tueurs-psychopathes jamais imaginés dans un roman dont on se demande par instants comment l'auteur a pu trouver les mots pour l'écrire.

Joyce Carol Oates nous offre encore une fois, avec Zombi, la preuve de son immense talent. En donnant la voix à une âme des plus noires, elle plonge dans l'ignominie, et le lecteur avec elle de pénétrer l'innommable.

Et j'en pense quoi:

Quentin a été accusé d'agression sexuelle sur mineur. Il est aujourd'hui suivi par un psychiatre en thérapie individuelle, en thérapie de groupe et rencontre régulièrement son agent de probation. Il prend également un lourd traitement médicamenteux. Son frère, sa mère ainsi que sa grande soeur sont très présents auprès de lui.
Avec tout ça, plus rien ne semble pouvoir lui arriver. Mais Quentin a une obsession, transformer un beau jeune homme en zombi. Pour ce faire, Quentin utilise des techniques de lobotomie observées dans des manuels. Rien de tel qu'un pic à glace enfoncé derrière le globe oculaire pour rendre un garçon en pleine santé en un esclave sexuel prêt à répondre à tous ses besoins. Je vous vois déjà frisonner, et bien attendez-vous à bien pire de la part de Joyce Carol Oates! A renfort de détails glauques et trash, l'auteur vous entraîne dans la vie de Quentin, monstre à l'allure inoffensive.

Ce roman a beau être le plus terrible de ceux que j'ai lu de Joyce Carol Oates, je n'ai pas été aussi mal à l'aise qu'à la lecture des deux précédents. Peut-être parce que tout y est dit, pas de sous-entendus, les faits sont là et on ne peut plus clairs. Je n'irai pas jusqu'à vous dire que je suis restée de marbre parce que bon quand même cette histoire est vraiment ignoble mais le malaise s'est dissipé aussitôt le livre refermé.
Ce qui est intéressant dans cette histoire, c'est de voir à quel point l'obsession de Quentin prend le pas sur le reste de sa vie et comment malgré sa naïveté et son "innocence" (il ne comprend pas pourquoi ses zombies passent si vite l'arme à gauche), il parvient à duper la police et sa propre famille.

Hum... Tout ça fait froid dans le dos!


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